Il y a deux tiers de siècle
« Il y a deux tiers de siècle – Nicolas Daubanes »
Espace d'art contemporain H2M, Bourg en Bresse
2022
Vidéo, 6 min
Commande par l'espace d'art contemporain H2M à Bourg-en-Bresse, pour l'exposition RETOURNER VOIR, sous la direction d'Anne Favier, commissaire d'exposition et maître de conférence à l'université Jean Monnet, à Saint-Étienne.
Texte explicatif à la sortie de la résidence avec Nicolas Daubanes
Issue d'une formation artistique cette création vidéographique documentaire est inédite. Mon approche filmique est davantage celle du cinéma expérimental. Cette singularité est percevable par l'usage de la matière sonore entendu dans la vidéo. Cette matière sonore correspond à l'enregistrement de la révélation de l'oeuvre "Camp de Thol" afin de proposer une expérience auditive et visuelle au spectateur. (explication ci dessous)
Après avoir rencontré l’artiste Nicolas Daubanes une seule fois avant sa résidence à H2M pour l’exposition Retourner Voir, nous allions passer cinq jours ensemble pour la réalisation de cette vidéo.
Comment témoigner de son travail ? Pour parvenir à dévoiler au mieux l’intimité de sa pratique, un rapprochement auprès de Nicolas pendant l’installation de sa création "Camp de Thol" conçue pour Bourg-en-Bresse, était indispensable. En plus de le filmer, je l’ai assisté dans la réalisation.
Cinq jours pour capter chacun des mouvements, c’est court. Dans le travail in situ, la répétition n'existe pas, il n'y a pas le droit à l’erreur, il faut maîtriser son stress particulièrement lorsqu'il est généré par les soucis de matériel.
Le téléphone portable a été utilisé pour quelques prises de vue le premier jour. Pour le reste du tournage, l'équipement était un appareil photo 5D Canon avec un objectif 24-105 millimètres.
Le premier jour du tournage était intense car cette journée était crucial dans la mise en place de l'œuvre de Nicolas Daubanes : chaque minute lui était comptée, les millimètres aussi.
La mise en place de trois panneaux aimantés qui servirait de support à la limaille de fer, devaient être posés en une journée. Scotch double face, aimant, scotch, puis la pose du dessin imprimé.
L’équipe technique d’H2M fût très réactive et les mouvements étaient très rapides et minutieux. Avec un seul outil filmique, il a fallut organiser des techniques pour ne pas manquer de capter des images. Le split screen dans la vidéo (les deux vidéo côte-à-côte réalisé au montage) permet de retranscrire la vélocité de cette journée,
L'usage de différente temporalité sont utilisées dans la vidéo. Les plans fixes, longs, et la prise de vue du paysage, correspondent aux trois jours entiers où nous avons longuement évidé le blanc du dessin collé sur la surface aimantée. La temporalité de la vidéo ne peut pas être totalement représentative de ce labeur.
Pour terminer : le « feu d’artifice » du dernier jour, comme Nicolas l’a appelé, c'est le jour de la révélation de son oeuvre « Camp de Thol » par le jeté de la limaille de fer sur le dessin mural aimanté. C'est la partie la plus prégnante de son travail et l'enregistrement sonore de cet instant sera conservé et utilisé pour le montage vidéo.
J’ai essayé en six minutes de partager plus qu’un reportage documentaire sur le montage de l’œuvre in situ, Camp de Thol, 2022, de Nicolas Daubanes, et de transmettre une expérience vécue.
Laure Lambert pour H2M, novembre 2022